Notices biographies
Grands noms de la GRC
Il ne manque pas de personnalités marquantes qui ont travaillé pour la GRC au fil des ans. Nous vous en présentons quelques-unes ici.
Sir George Arthur French
Premier commissaire de la Police à cheval du Nord-Ouest
George Arthur French est né en Irlande en 1841 et a servi dans l’artillerie royale de l’armée britannique. En 1871, il a été envoyé au Canada où il a occupé une fonction d’inspecteur d’artillerie et créé une école d’artillerie à Kingston, en Ontario.
À la création de la Police à cheval du Nord-Ouest en 1873, John A. Macdonald a décidé que French en serait le premier commissaire. À son poste de chef de la Police, French devait organiser le corps policier et diriger les agents lors de leur célèbre Marche vers l’Ouest, le premier voyage de la Police à travers les Prairies en 1874.
Il a donné sa démission en 1876 et a repris du service dans l’armée britannique où il a été déployé un peu partout dans le monde. Il a pris sa retraite de l’armée en 1902 et a été fait chevalier la même année. Il a passé le reste de sa vie à Londres et est mort en 1921.
James Macleod
Deuxième commissaire de la Police à cheval du Nord-Ouest
James Macleod a quitté l’Écosse pour le Canada à neuf ans. Il a étudié et pratiqué le droit en Ontario, mais s’intéressait beaucoup à la milice canadienne. En 1870, il a rejoint une troupe militaire envoyée pour affronter Louis Riel et les Métis lors de la Rébellion de la rivière Rouge, dans l’actuel Manitoba.
Quelques années plus tard, en 1876, il a été nommé deuxième commissaire de la Police à cheval du Nord-Ouest. Au cours de sa carrière dans la Police, il a beaucoup contribué à la fondation de Fort Macleod, en Alberta, le premier poste permanent de la Police dans l’ouest du Canada. Macleod s’est également employé à mettre fin au commerce illégal du whisky dans les Prairies. Il a ainsi gagné la confiance des chefs pieds-noirs, une relation qui aidera Macleod dans les négociations ayant précédé la signature du traité 7 entre les Premières Nations des Plaines et la Couronne en 1877.
Malgré ses réalisations, Macleod a perdu la confiance du gouvernement et a démissionné en 1880. Il a repris le droit et est devenu juge à la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest en 1887.
Charles Constantine
Premier agent au Yukon
Charles Constantine est venu s’établir au Canada depuis l’Angleterre. Après avoir servi dans la milice canadienne pendant la Rébellion de la rivière Rouge (1870) et la Rébellion du Nord-Ouest (1885), il est devenu inspecteur de la Police à cheval du Nord-Ouest.
En 1894, Constantine a été envoyé faire enquête sur les champs aurifères du Yukon, car le gouvernement s’inquiétait du nombre croissant de mineurs des États-Unis qui s’installaient dans la région. Lorsque Constantine est arrivé et a vu ces mineurs faire leur propre loi sur le territoire canadien, il a fait savoir qu’il y avait un besoin urgent de corps policier dans la région. L’année suivante, il est retourné au Yukon avec 20 agents de la Police à cheval du Nord-Ouest et a établi un poste de police dans la ville de Forty Mile. Ce poste, connu sous le nom de Fort Constantine, était le poste de police le plus septentrional de l’époque.
Au début de la ruée vers l’or du Klondike en 1896, il y avait déjà une présence policière au Yukon grâce à Constantine. Fonctionnaire canadien le plus puissant de la région à l’époque, il a occupé de nombreuses fonctions : juge, maître de poste, douanier, etc.
Bien qu’il ait quitté le Yukon en 1898 après avoir été remplacé par Sam Steele, il est revenu dans le Nord plusieurs années plus tard pour établir des postes à Fort McPherson dans les Territoires du Nord-Ouest et à l’île Herschel au Yukon.
Photo source : Musée Glenbow
Sam Steele
A contribué à la popularisation de la Police à cheval du Nord-Ouest grâce au travail qu’elle a fait lors de la ruée vers l’or du Klondike
Samuel Benfield Steele est né au Canada en 1848. Il a rejoint la milice canadienne en 1866 et a été soldat lors de l’expédition de la rivière Rouge en 1870, lorsque des troupes ont été envoyées pour asseoir l’autorité fédérale dans la nouvelle province du Manitoba. Steele a été l’un des premiers à se greffer à la Police à cheval du Nord-Ouest à sa création en 1873.
Il a beaucoup contribué à la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique et à la signature des traités 6 et 7. Homme d’une force physique et d’une endurance incroyables, Steele a toujours été au cœur de l’action : il a combattu pendant la Rébellion du Nord-Ouest, a été le commandant du régiment Lord Strathcona’s Horse pendant la guerre des Boers et a occupé le poste de major-général pendant la Première Guerre mondiale.
Steele a aussi été l’une des grandes figures d’influence de la ruée vers l’or du Klondike. Il a établi des points de contrôle sur les routes menant à Dawson City et a décidé qu’aucun prospecteur ne serait autorisé à entrer au Yukon sans une certaine quantité de nourriture ou de provisions, une décision qui a probablement sauvé la vie de nombreuses personnes. Grâce à Steele et à son équipe au Yukon, la ruée vers l’or du Klondike a été l’une des plus paisibles de l’histoire, ce qui a accru la popularité de la Police à cheval du Nord-Ouest dans le monde.
Francis Fitzgerald
Chef de la célèbre patrouille perdue
Francis Joseph Fitzgerald est né à Halifax en 1869 et est devenu agent de la Police à cheval du Nord-Ouest à 19 ans. En 1903, il a été envoyé à l’île Herschel, dans le Yukon au plus creux de l’Arctique, avec cinq autres officiers, dont Charles Constantine, pour mettre en place un poste de police.
Plusieurs années plus tard, alors qu’il travaillait à Fort McPherson, dans les actuels Territoires du Nord-Ouest, Fitzgerald s’est vu donner la responsabilité de mener la patrouille annuelle qui achemine le courrier et les rapports à Dawson City, au Yukon. Il voulait arriver rapidement à Dawson, et peut-être même établir un nouveau record de vitesse de patrouille, et a donc décidé de réduire la quantité de nourriture et d’équipement sur ses traîneaux pour accélérer les déplacements.
Le 21 décembre 1910, Fitzgerald et deux autres agents se sont mis en route, accompagnés d’un guide. Malheureusement, le groupe n’est jamais parvenu à Dawson. En proie au mauvais temps, les hommes n’ont pas su repérer la bonne route et, lorsqu’ils ont décidé de rebrousser chemin, ils n’avaient plus la force nécessaire pour retourner à Fort McPherson par manque de nourriture. C’est une tragédie qu’on appelle aujourd’hui la « patrouille perdue ».
Henry Larsen
Première personne à franchir le passage du Nord-Ouest en une seule saison
Henry Asbjørn Larsen a grandi sur une petite île de Norvège, où il lisait les récits des héros de son pays, les pionniers de l’exploration de l’Arctique. Il a commencé sa carrière de marin à 15 ans.
Plus de dix ans plus tard, Larsen a appris que la Royale Gendarmerie à cheval du Canada construisait un patrouilleur, le St. Roch, pour naviguer dans l’Arctique. Désireux de monter à bord du bateau, il a immédiatement demandé la citoyenneté canadienne. L’année suivante, il a intégré la Royale Gendarmerie à cheval du Canada et a été capitaine en second lors du voyage inaugural du St. Roch. Il est devenu capitaine du bateau peu de temps après.
En 1940, Larsen et le St. Roch ont entamé leur voyage historique pour franchir le passage du Nord-Ouest, une route qui relie directement l’Atlantique au Pacifique. Jusqu’à ce moment-là, une seule personne avait franchi le passage dans son intégralité : Roald Amundsen, l’un des héros d’enfance de Larsen.
Amundsen avait traversé le passage d’est en ouest, tandis que Larsen est devenu la première personne à le parcourir dans le sens inverse, de Vancouver à Halifax, où il est arrivé deux ans plus tard. Il retournera par le même chemin en 1944 et est arrivé à destination en 86 jours seulement, devenant ainsi la première personne à franchir le passage en une seule saison. Son travail a grandement contribué à notre connaissance du Nord canadien.
Edward « Hawk » Kelly
Premier agent autochtone de la GRC
Membre de la nation Ch’íyáqtel (Tzeachten) près de Chilliwack, en Colombie-Britannique, Ed Kelly a reçu de son grand-père le surnom de « Hawk » (faucon) à cause de ses yeux perçants. Ed a toujours rêvé de devenir agent de police et a intégré la Gendarmerie en 1958, ce après quoi il a fini sa formation un an plus tard à 20 ans. Il est devenu le premier agent de police autochtone. Il a d’abord été gardien de cellule en Alberta.
Kelly a travaillé pour la GRC pendant cinq ans. Plus tard, il a été élu chef de la Première Nation Tzeachten avant de reprendre d’autres fonctions liées aux forces de l’ordre, notamment 20 ans à titre de garde de parc. Il est mort en 2022 à 82 ans.
Photo Source : Jennifer Feinberg/The Progress
Nancy Puttkemery
Première femme pilote de la GRC
Nancy Puttkemery a été une grande pionnière, elle qui est l’une des premières femmes policières au sein de la GRC de même que la première femme pilote de la Gendarmerie. Née dans l’État du Wisconsin, elle s’est installée au Canada avec ses parents en 1961 à six ans à peine.
Puttkemery a commencé sa carrière à la GRC à titre de membre civile à la Sous-direction de la sécurité ministérielle dans l’attente de l’approbation de sa demande pour devenir membre régulière. Après avoir obtenu le statut de membre régulière en décembre 1975, Puttkemery a été affectée à plusieurs détachements au Manitoba où elle a occupé des fonctions générales. Passionnée d’aviation, elle n’en est pas restée là et a fini par obtenir son brevet de pilote.
Malheureusement, Puttkemery est morte prématurément en faisant ce qu’elle aimait le plus faire. En effet, le 9 décembre 1989, elle et l’agent spécial Vincent Timms se rendaient à Edmonton, en Alberta, lorsqu’une neige abondante a rendu la visibilité nulle et les a contraints à rebrousser chemin. Dans une manœuvre de virage, l’aile gauche de l’avion a heurté le câble d’une tour de radio, et l’appareil s’est écrasé au sol.
Le dévouement et l’engagement de Puttkemery à l’égard de sa profession et sa passion pour l’aviation sont encore aujourd’hui une source d’inspiration pour les pilotes de la GRC.
Photo Source : Mémorial virtuel de guerre du Canada
Baltej Singh Dhillon
Premier membre de la GRC à porter un turban
Baltej Singh Dhillon est né et a grandi en Malaisie avant d’immigrer en Colombie-Britannique à 16 ans. Se destinant initialement à la profession d’avocat, il a plutôt fait des études en criminologie. Cependant, il a voulu intégrer la GRC après avoir été traducteur bénévole pour des immigrants asiatiques dans un détachement à Surrey, en Colombie-Britannique.
En 1988, Dhillon a intégré la GRC, mais s’est retrouvé confronté à un dilemme. Le code vestimentaire de la GRC interdisait le port du turban et exigeait que les agents soient rasés de près. Toutefois, les pratiques religieuses de Dhillon, sikh, l’obligeaient à porter un turban et à garder la barbe. Il a fermement maintenu ses convictions religieuses, poussant la GRC à revoir ses règles en matière d’uniformes.
Sa demande a déclenché un débat national sur les accommodements religieux au Canada, mais en 1990, le gouvernement a annoncé plusieurs modifications du code vestimentaire de la police, y compris la suppression de l’interdiction des barbes et des turbans. Dhillon a commencé sa formation de policier peu après et est devenu le premier membre de la GRC à porter un turban.
Dhillon a connu une longue et fructueuse carrière dans la GRC. Il a pris sa retraite de la GRC en 2019 après 27 ans de service, mais a continué à travailler dans les forces de l’ordre.
Photo Source : Baltej Singh Dhillon / South Asian Canadian Digital Archive
Allô, la police?
Film de fiction sur un agent de la GRC
Le film Allô, la police? (Dudley Do-Right, 1999) dépeint avec humour la Gendarmerie royale du Canada dans la culture populaire. Basé sur le segment « Dudley Do-Right » du Rocky and Bullwinkle Show, ce film suit les aventures de Dudley, un agent de la gendarmerie bien intentionné, mais quelque peu maladroit, de son ennemi juré Snidely Whiplash et de la femme qu’ils convoitent, Nell Fenwick.
Au fil de l’histoire, Snidely élabore un plan astucieux pour créer une ruée vers l’or en enterrant de l’or dans les collines autour de la ville. Dudley, malgré sa simplicité d’esprit et son manque de coordination, doit déjouer le plan. Le film renforce la dichotomie classique entre bien et mal, où la ferveur inébranlable de Dudley pour la justice finit par prévaloir.
Le film se termine par une affirmation fort intéressante selon laquelle les bonnes choses arrivent aux bonnes personnes et les mauvaises choses arrivent aux mauvaises personnes. C’est le parfait hommage à un agent aussi intègre que Dudley et à une organisation aussi légendaire que la GRC.
Photo Source : Jay Ward Productions